Installer une ruche

L’apiculture est une branche de l’agriculture qui requiert des connaissances et des notions spécifiques. Parmi ces concepts basiques, installer une ruche est une opération qui est régie par des lois, nécessite des expertises et réclame quelques dispositions. Ces détails sont, toutefois, accessibles pour un apiculteur débutant. Afin d’optimiser le rendement, l’installation doit être faite dans les règles de l’art. Voici quelques conseils pour bien la réussir.

Trouver un emplacement pertinent pour installer une ruche

Il est important de savoir que l’installation d’une ruche se fait au hasard, il y a des études préalables avant l’implantation d’un rucher. Vous avez pu fabriquer vos ruches ou vous avez fait l’acquisition d’une ruche en kit, vous pouvez passer à l’installation désormais. Mais avant l’installation proprement dite, vous devez choisir le bon emplacement. La ruche doit être implantée à proximité de sources de pollen et de nectar. Ainsi, pour approvisionner la colonie, il faut l’installer au beau milieu des plantes mellifères, pensez à débroussailler le terrain. Un point d’eau est aussi nécessaire pour que les abeilles puissent désaltérer, dans le cas où ce point d’eau manque, il faut penser à pourvoir l’endroit d’abreuvoirs.

Il faut également opter pour un milieu sec, bien lumineux et protégé du courant d’air et du froid. Évitez ainsi de la mettre à l’ombre, susceptible à l’humidité, sans toutefois, trop l’exposer au soleil estival. Les abeilles ont besoin de calme, ne l’implantez pas à côté des voies publiques ni d’un endroit trop fréquenté, préférez des endroits loin des agitations. Installer une ruche ne doit pas se faire à côté des cultures intensives qui utilisent souvent du pesticide. Une culture diversifiée qui se trouve à proximité est l’idéale.

Attention à l’orientation de la ruche !

Installer une ruche est aussi une question d’orientation. Si on préconise la luminosité, il faut ainsi que la ruche soit exposée aux rayons de soleil du matin, sud-est de préférence. La planche de vol sera ainsi orientée vers le sud. La disposition à l’horizontale est la meilleure et une petite inclinaison est aussi préconisée. Cela permet à la ruche de se vider des déchets sans compromettre sa stabilité. Avant de disposer les ruches, il faut mettre des supports pour les préserver de l’humidité. Ainsi, des plateaux confectionnés avec des briques, des moellons ou autres, serviront de base à la ruche.

L’installation d’une ruche requiert une étude de la distance entre elles. Il faut penser à considérer au moins 1 ou 2 mètres entre chaque ruche. Comme la communication des abeilles se fait également avec le repérage, il est important d’implanter les ruches de façon désordonnée et de mettre des repères pour chaque ruche. Les arbres aux alentours servent aussi de repères aux abeilles. La distance entre les ruches est primordiale, des manipulations faites sur une ruche ne doivent pas perturber les autres ruches. Les abeilles d’une ruche voisine ne doivent pas ressentir aucune intervention transmise par la vibration.

L’organisation des ruches

Installer une ruche inclut également une bonne organisation des ruches. Certains apiculteurs utilisent une palette pour disposer les ruches, mais il est aussi conseillé de mettre des supports sous chaque ruche. Pour les apiculteurs débutants qui commencent leurs activités, il est plus facile de « gérer » le rucher en optant pour le positionnement des ruches en cercle. Cela facilitera les interventions et les passages entre les ruches. Il faut aussi veiller à ce que les alentours du rucher soient dégagés, sans aucune infrastructure qui pourrait mettre en danger les abeilles.

Les abeilles n’aiment pas le froid intense, la gestation du couvain requiert une température de 36°C à l’intérieur de la ruche. La cire doit également rester ferme, une certaine température arriverait à la faire fondre, pensez à mettre la ruche à l’ombre. Cela éviterait également aux ouvrières de se fatiguer à la ventilation. Il est important de peindre les ruches, ou de dessiner des formes géométriques de couleurs différentes, ainsi, les butineuses ne pourront pas se tromper de ruche. Il faut noter que les abeilles n’arriveront pas à distinguer le rouge.  Veillez également à ce que le voisinage ne fasse la même activité que vous, car cela risquerait un mélange de colonie ou d’essaimage instinctif.

Prenez connaissance de la législation en vigueur

Il faut également savoir que ce type d’activités doit suivre des prescriptions. Ainsi, la réglementation sur l’installation d’une ruche est dûment écrite dans des textes. Ces lois consistent à instaurer une bonne relation entre l’apiculteur et ses voisins, mais également à régulariser les activités dans le cadre de l’autorité et de l’État. Il s’agit alors de la déclaration de l’exploitation auprès de la Direction des Services de vétérinaires et de se conformer aux réglementations en vigueur. L’apiculteur sera inscrit dans le registre avec une immatriculation. Le numéro d’apiculteur est à obtenir auprès de la DDPP (Direction Départementale de la Protection de la Population).

Quand il s’agit d’une exploitation apicole, il faut savoir qu’elle est régie par la loi qui stipule une certaine distance entre l’implantation des ruches et le voisinage. Avoir un rucher auprès d’une habitation ou d’un établissement collectif qui est fréquenté par un public est soumis à une certaine distance. Cette distance est évaluée selon la préfecture de chaque région dans laquelle l’apiculteur exerce ses activités. Il y a aussi certains cas qui préconisent quelques dispositions, à savoir des haies vives ou sèches et autres de 2 mètres de haut. 100 mètres est la distance entre un rucher et une habitation, et 20 mètres sont nécessaires entre les ruches et la voie publique.

L’apiculteur doit également souscrire une assurance responsabilité civile pour couvrir ses activités. Les ruches doivent alors faire l’objet d’assurance comme le stipule l’article 1385 du Code civil. Un contrôle sanitaire auprès des agents sanitaires apicoles (ASA) de votre département, ou de celui à proximité du vôtre, fait partie des responsabilités de l’apiculteur.

L’apiculture urbaine, comment y procéder ?

L’apiculture urbaine a le vent en poupe actuellement. L’abeille est un maillon fort de la biodiversité, et on préconise son élevage. Toutefois, il s’agit d’une activité délicate qui requiert des dispositions. Implanter des ruches dans un milieu urbain doit suivre un mode d’emploi qui respecte le voisinage, la sécurité et des abeilles et de l’entourage. Il faut penser aux ressources des abeilles en plantant des plantes mellifères avec une certaine variété florale. Plusieurs apiculteurs-amateurs choisissent les toits des bâtiments pour implanter leurs ruchers. Il faut toujours demander l’avis d’un technicien de maintenance ou d’un ramoneur.

Mais quand il s’agit d’installer une ruche dans un jardin, dans une propriété close et assez loin des trafics et des voisins, les dispositions seront moins contraignantes. Les abeilles ont naturellement besoin de tranquillité, vous devez alors choisir un endroit qui ne connaît pas trop de passages. Il est important d’observer une distance entre le rucher et la maison. Il faut également éviter une concentration trop forte de ruches dans ce milieu afin d’éviter la propagation de maladie dans le cas si une épidémie s’annonce. Certains apiculteurs élèvent des poules pour éviter l’envahissement des frelons asiatiques, l’ennemi numéro un des abeilles.

Il est aussi important de savoir que chaque exploitation, chaque endroit requiert une ruche qui lui soit adaptée. L’apiculture de sauvegarde n’aura pas les mêmes ruches qu’une apiculture intensive et professionnelle. C’est également le cas pour l’apiculture de loisir qui spécifie l’élevage dans les jardins. On distingue les ruches de production, la ruche horizontale et les ruchettes d’essaimage.

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