L’apiculture est une branche de l’agriculture devenue très répandue, et parmi les notions à maîtriser, les phéromones chez les abeilles en est une. Cette sécrétion est utilisée par ces différents insectes butineurs pour communiquer et être apiculteur requiert une connaissance plutôt soutenue de ce processus. Plusieurs types de cette sécrétion, diverses interprétations selon les situations, doivent être assimilés.
Les phéromones chez les abeilles, définition et processus
Les phéromones sont des sécrétions chimiques qu’un animal ou un insecte émet et provoque un changement de comportement chez un autre animal ou un autre insecte de la même espèce. Chez les abeilles, ces substances servent de moyen de communication selon les recherches. Les phéromones sont essentielles à la « connexion » entre la population de la ruche. C’est également un moyen pour diffuser l’alerte, pour se reconnaître entre individus.
Les phéromones sont très importantes afin de repérer les meilleurs emplacements pour s’implanter et pour s’approvisionner en nourriture, en eau ou en résine. Les phéromones se caractérisent par des odeurs émises qui se siègent dans plusieurs parties de leur corps et sont captées par l’antenne. Chaque type de phéromone est utilisé pour communiquer un message précis, et chaque type de population, que ce soit la reine, les ouvrières ou les butineurs, en use selon sa situation ou ses objectifs.
Les phéromones chez les abeilles, les différents types
Les abeilles sont des insectes bien organisés, la colonie fonctionne selon une hiérarchie et selon les missions de chaque individu. Les abeilles préservent la cohésion pour la survie de toute la colonie et aucun n’agit individuellement, tout suit une certaine règle communautaire. Les comportements des abeilles sont ainsi rattachés à la sécrétion de phéromones. La base de l’organisation sociale des abeilles se fonde sur la sécrétion de phéromones, mais aussi sur la traduction de la danse des abeilles.
Les phéromones d’agrégation assurent la cohésion sociale. Ce sont les phéromones qui incitent les ouvrières à nourrir la reine, à lui offrir sa toilette et à transporter la gelée royale. Ce type de phéromones, sécrété à partir des glandes mandibulaires de la reine, a sa propriété chimique : l’acide 9-céto-2-décènoïque. Un autre type de phéromones, le méthyle-4-hydrobenzoate, produit par les glandes épidermiques de la reine, prévient et empêche l’adoption d’une autre reine par les ouvrières. Cette éventualité pourrait perturber la survie de la ruche.
Les phéromones de butinage servent à réguler le comportement de butinage des abeilles. Émise par les butineuses, ce type de phéromones servent à marquer les pistes de l’entrée de la ruche. Ce type de phéromones est sécrété au niveau des pattes, par ce que l’on appelle glande d’Arnhart. C’est la phéromone qui permet de repérer une fleur à butiner ou à signaler qu’elle a déjà été butinée récemment.
Les phéromones d’alarme et d’attaque sont émises pour se protéger. La phéromone d’alarme déclenche l’alerte au sein de la colonie. Elle se traduit par la formule chimique 2-heptanone CH3 CO (CH2)4 CH. La phéromone d’attaque signale la présence d’un intrus aux alentours. Cette phéromone offensive appelée également l’acétate d’isoamyle (CH3) CH CH2 CH2 OCO CH3, est sécrétée par des cellules voisines de la poche à venin. Ce type de phéromone reste « effectif » dans le cas d’une piqure de dard et continue à émettre l’alarme. C’est ainsi qu’il est plus prudent de quitter le lieu en étant encore porteur de ce signal.
Les phéromones de reproduction ou phéromones sexuelles sont caractéristiques des abeilles mâles. C’est la phéromone sécrétée par les bourdons afin d’attirer la reine, lors du vol nuptial. De son côté, la reine émet deux types de phéromones, appelées 9-céto-2-décènoïque et de 9-hydroxy-2-décènoïque. Ces deux phéromones stimulent la sexualité des bourdons qui entament une course effrénée afin de féconder la reine.
L’avancée des recherches sur les phéromones
Les phéromones chez les abeilles sont des phénomènes complexes que les chercheurs essaient toujours de déceler. Si les études faites des années durant ont pu aboutir à ces constats, il reste encore des inconnues quant au comportement des abeilles. Il est dit que les abeilles sécrètent plusieurs types de phéromones, et rien qu’au niveau de la tête, une trentaine est découverte.
La dernière en matière de phéromone que les chercheurs ont dévoilée est l’éthyle oléate. La diffusion de cette phéromone se fait par la nourriture, et est sécrétée par les butineuses. Cette phéromone permet surtout de retarder la croissance des jeunes abeilles quand ils devront rester dans la ruche pendant les saisons où les fleurs à butiner sont en rémission. Mais c’est également une phéromone qui permet de remédier au manque de butineurs et incite ainsi les jeunes abeilles à remplir cette mission.
En savoir plus sur le comportement des abeilles est important dans le métier d’apiculteur, mais également quand on est à proximité de ruches. En addition aux danses des abeilles qui consistent à déchiffrer leurs gestuels, et les contacts par les antennes, les phéromones définissent leurs conduites. Il est ainsi essentiel de les étudier, car leur survie dépend également de ces notions. Connaître le fonctionnement et les messages ainsi véhiculés permet d’avoir une réponse à chaque question : pourquoi les butineurs ne sortent-ils pas de leur ruche ? Pourquoi les ouvrières adoptent-elles une nouvelle reine ? Et d’autres questions.
Savoir détecter les comportements des abeilles permet d’assurer la perpétuation de la colonie, de la reproduction à sa survie. La phéromone est une grande aide pour leur permettre de prévenir des dangers et des prédateurs. Elle permet également de tracer des pistes aériennes afin de marquer le chemin pour s’approvisionner. C’est une réaction chimique essentielle à l’organisation de la vie communautaire des abeilles.
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