La fabrication du miel

Comment les abeilles élaborent-elles le miel ? C’est une énigme à laquelle nous allons essayer d’apporter quelques éléments de réponse.

La récolte, premier stade de la fabrication du miel

Le miel n’est pas à proprement parler une production spontanée. C’est plutôt le résultat de diverses transformations des substances recueillies patiemment par les abeilles.

Au départ, les abeilles récoltent le nectar à l’intérieur de la corolle des fleurs ou éventuellement à la base de certaines plantes nectarifères. Le nectar est cette substance sucrée qui a un goût différent en fonction de la fleur ou la plante de laquelle les butineuses l’ont extraite. Mais le miel peut aussi provenir du miellat.

Le miellat est également un élément sucré provenant des végétaux. Mais contrairement au nectar qui est sécrété spontanément par les fleurs, cette substance est extraite par des insectes de la famille des pucerons ou des cochenilles qui pompent la sève de la plante pour se nourrir. Ces insectes ingèrent uniquement les éléments nécessaires à leur alimentation et rejettent les autres qui leur sont inutiles. Ce sont ces déjections des pucerons ou autres cochenilles qui vont constituer le miellat que les abeilles vont récolter.

Les abeilles vont pomper ces substances avec leur langue. Elles vont ensuite stocker le produit récolté dans leur jabot où, au contact des enzymes de leur salive, vont commencer les premières réactions chimiques.

La ruche, l’exemple parfait du travail en équipe

Une fois de retour à la ruche, l’abeille va régurgiter sa récolte et les autres ouvrières vont ingurgiter cette nourriture puis la régurgiter elles aussi. Elles se la passeront donc de l’une à l’autre sans interruption jusqu’à ce qu’elles estiment que la transformation des sucres récoltés soit terminée et donc que le miel ait passé l’examen probatoire et apte à être stocké dans les alvéoles.

Mais la fabrication du miel, à ce stade est encore loin d’être entièrement achevée. En effet, les nectars et miellats peuvent comporter jusqu’à 80 % d’eau. Or pour être parfait, il faut que le miel en comporte moins de 18% pour bien se conserver.

Les abeilles vont donc procéder à son assèchement. Pour ce faire, elles vont se mettre en devoir d’utiliser au maximum la vitesse de battement de leurs ailes. C’est ce qui explique le bourdonnement incessant que l’on perçoit à proximité d’une ruche.

Ce n’est que lorsqu’elles s’estimeront satisfaites, qu’elles obtureront les cellules de cire avec un bouchon également en cire appelé opercule, imperméable à l’eau et à l’air. Ce n’est qu’à ce moment que le travail physique de fabrication du miel est techniquement terminé.

Mais sur le plan chimique, il en va tout autrement. En effet, pendant tout le travail en amont, les abeilles ont introduit une invertase qui transforme le saccharose en glucose et lévulose. Cette invertase continue d’être active. Ce qui explique que le miel liquide que nous consommons se cristallise peu à peu.