Le pollen

Le pollen


Le pollen d’abeille est un produit très apprécié dans la médecine traditionnelle pour ses vertus antifongiques, anti-inflammatoires, antimicrobiennes, antivirales et anticancéreuses, ainsi que ses propriétés hépatoprotecteurs et analgésiques. Mais que contient concrètement cet aliment pour disposer d’autant de qualité ? Comment bien le choisir et le consommer ? Nous faisons le point dans cet article.

De quoi est composé le pollen ?

Avant toute chose, il faut savoir que le pollen est la semence mâle des plantes à graines. Il est récolté par les abeilles pour leur consommation, notamment pour la production du pain d’abeille. Lors de sa collecte, l’abeille le mélange avec une légère sécrétion de ses glandes salivaires ou avec du nectar, pour ensuite le mettre dans les paniers à pollen situés sur ses pattes postérieures. Une fois dans la ruche, il sera imprégné de salive, fragmenté puis emballé dans des alvéoles pour être enfin recouvert d’une fine couche de miel et de cire. Le pain d’abeille ainsi constitué subit une fermentation anaérobie. Il pourra alors être bien conservé grâce à l’acide lactique qui résulte de cette fermentation.

Le pollen est un produit particulièrement riche en substances biologiquement actives puisqu’on en a répertorié pas moins de 200 dans les grains de pollen issus de différentes espèces végétales. Il contient des protéines, des lipides, des glucides, des acides aminés et des acides gras, mais également des composés phénoliques, des enzymes et des coenzymes ainsi que des bioéléments et des vitamines.

En moyenne, le pollen contient :

  • 22% de protéines, dont 10% d’acides aminés essentiels
    qui sont des éléments vraiment indispensables à la vie, mais que l’organisme ne
    peut synthétiser tout seul. Parmi ces acides aminés, on peut citer la
    méthionine, la lysine, la leucine, l’isoleucine, la phénylalanine, la valine,
    la thréonine, l’histidine, l’arginine et le tryptophane. La concentration
    d’acides aminés essentiels du pollen est 5 à 7 fois plus élevée que celle que peut
    contenir la viande. Le pollen contient également une importante quantité
    d’acides nucléiques et ribonucléiques.
  • 30% de glucides digestibles, dont 25% de sucres
    réducteurs comme le fructose et le glucose.
  • 5% de lipides, parmi lesquels les acides gras essentiels
    comme les acides linoléiques et les acides y-linoléiques, mais aussi des
    lipides du type phospholipide et phytostérol, ainsi que des composés
    phénoliques à hauteur de 1,6%, tels que les flavonoïdes, les catéchines, les
    leucotriènes et les acides phénoliques (acide chlorogénique). Parmi les
    flavonoïdes présents dans le pollen, on retrouve le kaempférol, l’isorhamnétine
    et la quercétine.
  • Des vitamines liposolubles (0,1%) comme la vitamine A,
    E et D, et des vitamines hydrosolubles (0,6%) comme la vitamine B1, B2, B6 et
    C.
  • 1,6% de bioéléments dont des macronutriments comme le potassium,
    le sodium, le magnésium, le phosphore et le calcium, et des micronutriments
    tels que le fer, le zinc, le cuivre, le manganèse, le sélénium et le silicium.
  • Des ferments lactiques et des levures

Toutes les vertus du pollen découlent de la présence de ces substances actives. Beaucoup d’études scientifiques ont d’ailleurs permis d’étayer les activités et les propriétés biologiques du pollen. Ainsi, il dispose :

  • De propriété hypolipidémique, c’est-à-dire qu’il permet de diminuer le taux de lipides et de cholestérol dans le sang.
  • De propriété hypoglycémique grâce à la présence d’acides gras insaturés, de phytostérols et de phospholipides dans ses composants.
  • De propriété détoxifiante et d’une capacité à prévenir la toxicité, grâce au rôle joué par les polyphénols comme les flavonoïdes et les acides phénoliques.
  • De caractère anti-inflammatoire élevé, par l’inhibition de l’activité de la cyclooxygénase et de la lipoxygénase, qui sont les principaux enzymes responsables de la transformation de l’acide arachidonique en composés toxiques, entrainant par la même occasion l’inflammation des tissus. Les flavonoïdes et les acides phénoliques sont les principaux garants de cette capacité du pollen à être anti-inflammatoire.
  • De propriété nutritionnelle hors du commun, qu’il est considéré comme un complément alimentaire précieux. Ses teneurs en vitamines et en bioéléments sont telles que le pollen peut être utilisé dans les cas de manque d’appétit, de retard de croissance et de malnutrition. Il est également recommandé pendant les périodes de récupération ou de convalescence, ou simplement pour traiter la fatigue physique ou l’asthénie.
  • De propriété tonique, car il améliore l’apport sanguin aux tissus nerveux et stimule la capacité mentale. Il est alors particulièrement utile dans les cas de stress ou de surmenage, et permet d’améliorer progressivement l’humeur tout en redonnant l’envie de vivre.
  • De propriété adaptogène puisqu’il augmente la résistance aux facteurs physiques, biologiques et chimiques nocifs. En effet, il renforce le système immunitaire contre les infections, augmente la forme physique, et améliore les fonctions cérébrales comme la mémoire, la réflexion, la compréhension, l’apprentissage et la capacité de concentration. Par conséquent, il est souvent utilisé pour traiter les cas de fatigue mentale ou d’apathie.
  • De propriété antibiotique assez forte, parce qu’il est efficace contre les agents pathogènes comme les bactéries et les champignons, grâce particulièrement à ses flavonoïdes et ses acides phénoliques.
  • De caractère antiallergique, en protégeant les mastocytes des organismes de la dégranulation, empêchant ainsi la libération de l’histamine qui expose le corps à des réactions allergiques.

Bien choisir son pollen

Il est important de bien choisir son pollen comme il est distribué sous plusieurs formes. En effet, chaque forme possède ses caractéristiques propres du point de vue consommation. On distingue globalement :

  • La forme naturelle en pelotes. Le pollen est présenté
    frais sous cette forme, ou pour être plus précis, il est congelé juste après sa
    récolte. Il a l’avantage de renfermer des lactoferments lorsqu’il est frais. Le
    pollen décliné en pelote naturelle permet de profiter de tous les bienfaits de
    l’aliment. Toutefois, il possède un goût très prononcé qui pourrait gêner le
    consommateur s’il n’est pas habitué. Ainsi, pour pouvoir faciliter leur
    consommation en l’état, certains pollens sont aromatisés. A noter que les
    pelotes de pollen se mâchent et peuvent également être diluées dans un liquide
    pour être bues.
  • La forme sèche, en bocal ou en pot. Dans cette
    déclinaison, le pollen subit une déshydratation juste après sa collecte,
    généralement par un séchage à l’air à une température de 40°C. La teneur
    moyenne de ses principaux ingrédients se trouve alors légèrement plus élevée
    que dans sa forme naturelle et il bénéficie d’une excellente conservation même
    à température ambiante.
  • L’aspect gélule, qui permet à celui ou celle qui ne
    supporte pas son goût ou son odeur de pouvoir le consommer tranquillement.
  • Les extraits purs qui sont uniquement vendus en
    pharmacie.

Par ailleurs, selon la façon dont l’abeille a butiné, le pollen peut être polyfloral ou monofloral. Il est polyfloral ou « toutes fleurs » lorsque les abeilles collectent le pollen à partir de nombreuses espèces végétales présentes autour de la ruche. Ce type de pollen a l’avantage de proposer tous les vertus qu’on accorde à cet aliment. En revanche, le pollen monofloral n’est issu que d’une seule variété de plante (au moins à 80% dans la pratique) et propose à cet effet des caractéristiques plus spécifiques. Par exemple :

  • Le pollen de ciste permet de rééquilibrer la flore
    intestinale parce qu’il est très riche en ferments lactiques.
  • Le pollen de châtaignier protège les cellules du
    vieillissement grâce à sa richesse en antioxydants. La vitamine B6 qu’il
    contient permet entre autre de lutter contre le stress, l’anxiété et la baisse
    de moral.
  • Le pollen d’aubépine est particulièrement recommandé
    aux végétariens puisqu’il contient beaucoup plus de protéines que les autres
    types de pollen.
  • Le pollen du saule fruitier est très bon pour la vision
    grâce à la présence de la lutéine et de la zéaxanthine dans ses antioxydants.
  • Le pollen de cerisier favorise le renforcement de la
    peau, des cheveux et des ongles.
  • Le pollen de bruyère, quant à lui, garde l’équilibre
    acido-basique et la microcirculation.

Enfin, toujours dans les choix de pollen, il est important d’acheter des produits de provenance ou de source connue pour éviter qu’il soit contaminé par des pesticides ou des polluants qui sont en contact avec les plantes. Nous conseillons donc les pollens issus du territoire français à ceux de la Chine, qui inondent pourtant les grandes surfaces. A noter que le pollen peut aussi se trouver dans les rayons surgelés des magasins bios et également sur Internet.

Comment le consommer ?

Pour profiter pleinement et ressentir les bienfaits du pollen sur l’organisme, il est recommandé de consommer le pollen en cure. L’idéal est d’en prendre au moins 15 jours d’affilée surtout en intersaison, entre l’hiver et le printemps et entre l’été et l’automne. En effet, l’organisme subit bon nombre de changements et de réajustements lors de ces périodes (le passage de l’heure d’hiver à l’heure d’été et vice-versa, changement de température…). Mais, étant donné que le pollen ne présente pas d’effets secondaires notoires, il peut aussi se consommer facilement pendant plusieurs mois d’affilée. Il peut même se consommer toute l’année puisque c’est un aliment tout à fait naturel.

Il se peut quand même que certaines personnes présentent une allergie pollen. Bien que les cas soient rares, il faut savoir que le pollen n’a habituellement pas de contre-indications et que les risques sont très limités puisque ses allergènes sont volatiles. Pour en être sûr, il est toutefois possible de glisser un grain entre la gencive et la lèvre et d’attendre quelques minutes pour voir si la personne ressent ou non un picotement.

Dans la pratique, comment consommer le pollen ou comment manger le pollen ? Tout dépendra de la forme dans laquelle il est décliné et de l’objectif de sa prise. En effet, il peut être consommé dans le cadre d’une thérapie ou comme simple complément alimentaire. Par exemple, le pollen en pelotes naturelles peut se mâcher directement ou être dilué dans un liquide pour être bu. Sec, il sera plus croquant et peut accompagner des salades ou des céréales. En gélule, il passe mieux pour les plus sensibles et se digère aussi facilement. En tout cas, le passage en sublinguale est recommandé puisqu’il permet d’optimiser l’absorption du pollen. Généralement, le pollen est pris en petite dose et en combinaison avec d’autres médicaments lorsqu’il est utilisé dans un but thérapeutique. Mais, il faut tout de même faire attention avec ses effets immunostimulants puisqu’ils peuvent interférer avec les médicaments du type immunosuppresseurs.

En termes de posologie :

  • Un adulte peut prendre 15 à 20 g par jour de pollen en
    tant que complément alimentaire et jusqu’à 30 à 40 g pour des prises
    ponctuelles ou des traitements d’attaque.
  • Un enfant entre 3 et 5 ans, quant à lui, pourra
    prendre jusqu’à 8 g, tandis que celui entre 6 et 12 ans pourra consommer
    jusqu’à 12 g. Un adolescent de 12 à 16 ans aura par contre la possibilité de manger
    jusqu’à 15 g de pollen par jour.

Le pollen a un goût sucré, et une odeur assez prononcée. Pour qu’il passe inaperçu dans le menu quotidien, il est tout à fait possible de l’inclure :

  • Dans une tisane, accompagnée du jus d’un demi-citron
    et d’une cuillère à soupe de miel
  • Dans un jus de fruit ou dans un yaourt
  • Dans un smoothie, associé à des fruits comme la banane
    ou la poire et un peu de lait d’amande
  • Dans une salade de betteraves ou
    d’agrumes, en saupoudrant le tout de deux cuillères à soupe de pollen frais
  • Dans une compote, toujours en saupoudrant la recette
    de deux cuillères à soupe de pollen frais juste avant de servir pour conserver
    tous les nutriments.
  • Dans un muesli comme petit-déjeuner, avec entre autres
    du flocon d’avoine, des noisettes, des framboises ou des raisins secs et un peu
    de lait

A noter que le pollen peut aussi être utilisé dans le traitement des brûlures, grâce notamment à ses propriétés antioxydantes et immunomodulatrices, ses caractéristiques anesthésiques et bactériostatiques ainsi que sa capacité à accélérer l’épithélialisation. Par son fort effet anti-inflammatoire, il accélère la cicatrisation tout en diminuant l’inconfort et l’intensité des maux. Il tient ses propriétés de ses flavonoïdes et de ses acides phénoliques ainsi que ses acides gras et ses phytostérols. Par ailleurs, le kaempférol que le pollen contient améliore la circulation sanguine, ce qui rend la peau humide et tendue.

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