Le rucher est un élément essentiel dans le processus de préservation de la biodiversité. La disparition des abeilles, qui a atteint un seuil plus qu’inquiétant, est une véritable menace à terme pour la survie de l’espèce humaine et leur disparition. Si vous souhaitez participer à la sauvegarde de la biodiversité, découvrez comment créer un rucher ainsi que ce qu’il faut savoir sur l’habitat de ces insectes irremplaçables.

Qu’est-ce qu’un rucher ?

Un apiculteur, qu’il soit amateur ou professionnel peut avoir de nombreuses ruches. Il pourra choisir d’installer ses ruches dans un seul et même endroit, et c’est l’ensemble de ces dispositifs d’abeilles regroupés en vue de produire du miel qui formera ce qu’on appelle un rucher.

Bien que posséder un rucher puisse être un hobby personnel pour certains, pour d’autres cela peut parfaitement représenter une source de revenus, si leur objectif est de vendre les produits de leur ruche. Ainsi, à la question « combien de ruches par rucher », la réponse variera de la nature de l’élevage d’abeilles que l’on envisage. Pour un débutant en apiculture, son rucher devrait être composé d’au moins 3 ruches. Pour un élevage intensif d’abeilles, l’on trouvera plusieurs dizaines de ruches par rucher.   

En outre, prendre soin de son rucher est indispensable, afin d’obtenir non seulement une garantie de la qualité de ses abeilles mais aussi celle du miel récolté. Pour ce faire, adopter une bonne organisation de son rucher s’avère essentielle.

Déclarer son rucher

Dès que vous aurez obtenu votre première colonie d’insectes, vous devrez savoir comment déclarer son rucher. La période obligatoire pour cette déclaration est alors du 1er septembre au 31 décembre de chaque année. Il sera ainsi déclaré le nombre de colonies existantes, leur emplacement, que celles-ci soient en ruche, ruchette ou ruchette de fécondation. A noter que cette formalité doit être faite tous les ans, que le cheptel ait évolué ou pas.

Le procédé peut se faire en ligne, et cela vous permettra d’obtenir immédiatement un récépissé et un numéro d’apiculteur (NAPI) si vous n’en avez pas un.

Le temps passé à s’en occuper

Afin de passer une bonne saison apicole mais aussi pour profiter d’une bonne récolte de miel de bonne qualité, il faudra évidemment dédier un certain temps à son rucher. En général, une ruche vous demandera un temps de travail d’environ 1h30 toutes les deux semaines. Cette activité devra par ailleurs être réalisée de façon régulière tout au long de l’année. 

Quel type de rucher adopter ?

Il existe plusieurs types de ruchers. Entre le rucher traditionnel, moderne, exclusif ou encore pastoral, le choix est très variable. Il doit correspondre au type d’activité que vous envisagez d’entreprendre.

Le rucher traditionnel

Le rucher traditionnel est un ensemble de ruches qui propose aux insectes un confort qui s’apparente le plus à celui que peut offrir un habitat naturel. Ce type de dispositif n’est pas équipé de structure interne, ce qui laisse la possibilité aux abeilles d’ordonnancer leur chez-soi en fonction de leurs propres besoins. Elles pourront alors disposer leurs alvéoles de miel comme elles ont envie.

Comme rucher traditionnel, l’on pourrait citer la ruche en paille, un modèle des plus anciens dans l’histoire de l’apiculture. Celle-ci est fabriquée tout simplement avec de la paille de seigle ou de l’osier. Elle  prend la forme d’une voûte, sans socle ni rayons, avec un trou qui sert de porte d’entrée et de sortie aux insectes. En paille, cet habitat naturel offre une bonne résistance contre les intempéries et aussi contre les éventuelles attaques. En outre, l’osier n’est pas recommandé en climat humide et pluvieux mais elle a l’avantage d’être très facile à fabriquer.

La ruche kényane fait également partie du modèle traditionnel avec sa forme trapézoïdale qui s’inspire de la ruche traditionnelle grecque. Elle a l’avantage d’être économique, peu coûteuse et le modèle a des allures modernes.

L’on a en outre la ruche tronc, un dispositif qui offre une intéressante longévité. Le modèle est encore très populaire dans le sud de la France. Il est conçu à partir de plusieurs variétés d’arbres tels que le chêne, le noyer, le frêne ou encore l’épicéa…

Le rucher moderne

 Le rucher moderne est constitué de ruches à cadres regroupées dans un endroit. Ces cadres amovibles suggèrent aux abeilles la marche à suivre pour la construction des rayons. La gestion de ce type d’habitat est plus simple, grâce à l’utilisation de cadres mobiles qui facilite le transfert d’une colonie, le contrôle des insectes, la division et la réalisation artificielle des essaims, la préservation de la colonie pendant la collecte de miel…

L’on retrouve de nombreuses ruches modernes comme les modèles Dadant, Voirnot, Langstroth ou encore Layens… En Europe, les apiculteurs préfèrent plutôt les ruches Dadant et Voirnot et en Amérique, le modèle Langstroth est très prisé.

La Dadant est composée de 10 à 12 cadres, mais celle à 10 cadres est la plus populaire en Europe. Le volume de cet habitat, d’environ 54 litres permet d’emmagasiner plus de réserves pendant les périodes d’hivernage.

La ruche Voirnot a été créée par l’Abbé Voirnot, dont l’objectif fut d’offrir aux abeilles, un milieu de vie le plus naturel qui soit. Elle montre de grandes performances en hiver, sa forme en cube vaste permettant une excellente répartition de la chaleur mais aussi un grand espace de stockage de pollen et de miel en vue des périodes de grand froid. Les apiculteurs dans les Alpes, en Suisse ou encore dans les pays du Maghreb sont de grands utilisateurs de ce type de ruche.

La Langstroth est le deuxième modèle à cadres le plus utilisé. Elle fait partie des ruches standards verticales et elle a l’avantage d’être légère et très facile de manipulation. Composée d’un fond amovible et de deux corps de même taille de 10 cadres chacun, elle est appréciée pour faire des récoltes délicates.

La ruche Layens a été mise au point par Georges De Layens au 19ème siècle avec un grand avantage par rapport aux autres ruches à cadres mobiles, celui d’une hauteur de cadre idéale de 37 cm. Ce niveau permet aux abeilles d’avoir toutes leurs provisions au dessus de leur grappe. Ce type de ruche se décline en plusieurs variantes horizontales et verticales.

Le rucher exclusif

En fonction des besoins et des objectifs de chaque apiculteur varie la nature de l’élevage en rucher. Pour un apiculteur qui souhaite n’exercer qu’une seule activité bien déterminée, l’on parle alors de rucher exclusif. Il peut s’agir d’une activité qui ne se concentre que sur un élevage d’abeilles reines. Il est question de ne produire que des reines en respectant des techniques éprouvées dans le but d’optimiser la production d’une entreprise d’élevage d’abeilles. L’apiculteur ne produira que du miel destiné exclusivement à l’usage de ses abeilles.

Le rucher sédentaire

Le rucher sédentaire constitue un moyen efficace pour limiter la perte de la population d’abeilles en hiver, cette saison étant la plus critique pour les insectes. En effet, pendant cette période, une ruche perd environ 10% de sa population, voire 25%. Ce dispositif est très bénéfique aux insectes car il les protège mieux de l’humidité et du vent, des facteurs très nocifs pour les abeilles. Les ruches sont alors installées au même endroit pendant toute l’année, cet endroit ayant obligatoirement un certain potentiel mellifère.

Le rucher pastoral

Un éleveur d’abeilles qui choisit de pratiquer l’apiculture pastorale et un apiculteur qui  souhaite augmenter sa production. Il s’agit alors de déplacer le rucher d’une région à une autre, en fonction des floraisons. Les insectes peuvent ainsi récolter plus de quantités de nectar et de pollen afin de produire plusieurs variétés de miel. La réussite de la transhumance doit cependant tenir compte de certains éléments, comme le nombre de ruches à transhumer, le moyen de transport des ruches et aussi le temps de trajet.

Choisir un bon emplacement

L’emplacement de son rucher est un point essentiel pour la réussite de son élevage d’abeilles. Cela ne peut être choisi au hasard et où installer son rucher dépend de plusieurs critères comme

  • l’étude de l’environnement botanique, du potentiel mellifère de la zone
  • la présence d’un point d’eau (naturel ou artificiel) à proximité.
  • il faut que l’endroit soit sec, en hauteur et à l’abri des vents dominants et autres bourrasques éventuels qui risquent de renverser la ruche
  • Un rucher bien ensoleillé est aussi idéal pour réveiller les abeilles, les réchauffer et dynamiser la colonie
  • il faudra aussi vérifier qu’aucun risque d’empoisonnement par produits chimiques ne se trouve aux alentours.

Par ailleurs, si vous avez vécu une bonne expérience dans l’apiculture, vous souhaiteriez certainement savoir comment agrandir son rucher. Le meilleur moment pour réaliser cette opération est en mi Avril à Juin lorsque les abeilles cirières sont au mieux de leur forme. Pour cela, optez pour une belle matinée de printemps, idéalement à 17°C, quand les abeilles sortent. A noter que la division d’une ruche se fait quand celle-ci est bien développée, soit avec au moins 6 cadres de couvain.

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