Plusieurs études se sont penchées sur le cycle de vie des abeilles et sa biologie. Cela a beaucoup servi à l’apiculture ainsi que à la nature elle-même. Les abeilles ont un fonctionnement qui leur est propre, et ont une organisation qui gère toute la colonie. Le cycle de vie des abeilles permet de perpétuer la population de la ruche jusqu’à la période de l’essaimage où une nouvelle reine prend l’autorité. Il sera bien organisé et suit une certaine chronologie. Quand ce cycle est respecté, c’est la garantie d’une bonne récolte de miel.

L’œuf et la larve dans le cycle de naissance

Dans le cycle de vie des abeilles, elle est la seule à pouvoir assurer la reproduction. Elle pond alors un œuf dans chaque alvéole et les guêpes ont confectionné un bon nombre pour recevoir des œufs. Il y a des alvéoles destinées à faire éclore des œufs fécondés qui deviendront des « travailleuses ». Ces œufs seront nourris de pollen ramolli et de miel. Il y en a qui sont en général plus large pour héberger des œufs non fécondés desquels seront nés des faux-bourdons, des abeilles mâles. Trois jours dans l’alvéole suffisent pour faire éclore les œufs.

C’est à partir du 4ème jour que la larve ainsi sortie sera également nourrie au pollen et au miel. Mais parmi les œufs fécondés, il y en a quelques-uns qui sont mis dans des cellules royales, nourris également à la gelée royale, pour en faire des reines. La larve « ouvrière » met seulement 15 jours pour se transformer en abeille, après s’être transformée en nymphe et en chrysalide. Celle d’une future reine mettra jusqu’à 21 jours pour devenir une abeille, c’est le cycle naissance reine abeille. Les larves issues des œufs non fécondés qui deviendront des faux-bourdons se métamorphoseront en abeilles au bout de 23 jours. Le couvain, c’est-à-dire l’ensemble d’œufs, de larves et de nymphes, est une sorte de « maternité » et de « pouponnière » quand il s’agit des abeilles, et c’est là que se feront les mues et les missions des nourrices.

L’operculation

Le cycle de vie des abeilles passe également par une étape importante. L’operculation est une phase à laquelle les larves doivent être s’hiberner sous une couche de cire. Cette phase sera déterminée selon la caste. L’opercule est plus bombé pour les futurs faux-bourdons. L’operculation se passe essentiellement au neuvième jour pour les guêpes et au 10 ème jour pour les mâles. Elle consiste alors à recouvrir l’alvéole de cire d’abeille, c’est l’opercule. Cette mission sera remplie par les travailleuses pour permettre aux larves de se tisser un cocon en attendant la métamorphose en nymphes.

La croissance de sa larve est plutôt vite pour atteindre plus de 1 700 fois en 5 jours seulement, avec 250 mg à l’operculation. Celle d’une ouvrière atteint 900 fois plus de son poids de départ, soit 140 mg à l’operculation. La croissance de la larve d’un faux-bourdon est la plus importante pour faire 2 300 fois plus de son poids initial, à raison de 346 mg à l’operculation. La larve connaît également 5 mues pendant sa croissance.

Un cycle de vie différent en fonction du rôle dans la colonie

Le cycle de vie abeille diffère selon la responsabilité de chaque individu. Une ruche compte environ entre 30 000 et 70 000 abeilles. Dans la colonie, il y a une reine, des faux-bourdons et des guêpes, et chaque individu aura ses propres rôles. La reproduction lui est assignée et ce sont les abeilles mâles, qui remplissent le rôle de géniteurs. Les travailleuses sont les plus travailleuses en remplissant 7 missions, réparties selon l’âge, et qui leur sont propres.

Le cycle de vie des travailleuses est le plus actif dans la ruche. La vie d’une ouvrière dure en général des jours à des mois, en général de 45 jours, pendant lesquels elle aura à remplir ses missions. L’ouvrière se charge de l’entretien de l’alvéole et du nettoyage de la ruche jusqu’au 4ème jour après sa mue en abeille. Elle s’occupe ensuite de la nourriture des larves en les apportant de la gelée royale, ce à partir du 5ème jour de sa vie jusqu’au 11ème jour. Elle s’occupe ensuite, pendant deux jours, des provisions et de l’operculation du 14ème au 17ème jour de sa vie. Entre le 18ème et le 21ème jour, elle devient la gardienne de sa ruche et la protège des intrus et à partir du 22ème jour jusqu’à sa mort, elle prend le rôle de la butineuse.

Le cycle de vie d’une reine d’abeille commence dès l’éclosion des œufs en larves. Il y a entre 5 et 10 futures progénitures, dans leur état « larve », qui sont nourries à la gelée royale par les ouvrières. Toutefois, seule celle-ci, celle qui est la première à naître, qui prendra le règne de la colonie. Elle éliminera les autres prétendantes au titre de « reine » dans leur cellule royale avec son aiguillon. Quand elle est sûre d’être la seule à régner dans la ruche, elle entamera son vol nuptial, auprès des mâles d’une autre colonie, pour être fécondée.

A closeup shot of a bee on a chamomile flower

La vie en tant qu’adulte

À partir du moment où les nymphes se muent en abeilles, chaque individu prendra leur rôle. C’est en remplissant chacun leur mission que les abeilles arrivent à vivre dans l’harmonie. Les travailleuses ont chacune leur tâche selon leur âge, aucune distincte selon leur mission. Elles remplissent, à chaque période de leur vie, toutes les missions : nettoyeuses, nourricières, cirières, gardiennes, architectes, ventileuses et butineuses. Elles sont les plus nombreuses dans la colonie.

Les guêpes, dans leur jeune âge, restent dans la ruche et remplissent les missions y rattachées. Une fois adulte, ellescommencent à explorer les environs en butinant. Toutefois, la répartition des tâches est plutôt flexible selon les cas qui se présentent sans perturber la vie de la colonie. Ainsi, on attribue le rôle de butineuses aux abeilles plus âgées, sauf que, si les vieilles manquent ou sont éliminées, les jeunes prêtent main forte et deviennent des butineuses plus tôt. Certes, il y a un certain âge auquel les rôles se réfèrent, mais aucune distinction n’est apparente. Toutes arrivent à prendre un rôle quand elles reconnaissent qu’il est nécessaire d’aider les autres ou de prendre le relais. C’est ainsi qu’elles s’organisent, sans hiérarchie et sans commandement.

Elle prend la tête de la colonie, quand les autres prétendantes sont éliminées. Même si elle est considérée comme le pilier de la ruche, aucune forme de hiérarchie n’est évidente, il n’existe aucune sorte de domination dans la ruche, sa mission est surtout d’ordre reproductif. Son rôle de reproductrice s’effectue par le biais de la phéromone, celle secrétée par les glandes mandibulaires, après avoir été « stimulée » par les phéromones des faux-bourdons, les mâles qui seront les reproducteurs. À l’âge adulte, elle fera un ou plusieurs vols, c’est selon, pour s’accoupler avec des mâles et c’est ainsi que quelque 6 millions de spermatozoïdes seront transportées vers la ruche.

Ces abeilles mâles, sont de nombre de quelques centaines dans la ruche. Ils sont nés des œufs non fécondés qui donnent des larves nourries au pollen et au miel. Ils se distinguent par sa forme corpulente et par l’absence de dard. Ils sont des abeilles auxquelles presque aucune mission n’est attribuée, sauf celle de la reproduction. Ils ne prennent pas part aux travaux de la ruche. Leurs principales activités se focalisent à la période des essaims. Ils meurent en général après s’être accouplé.

La communication chez les abeilles

Le cycle de vie des abeilles suit une succession de périodes pendant lesquelles chaque caste aura son fonctionnement. La colonie se compose de la reine, des ouvrières et des faux-bourdons. Pour vivre en harmonie, il leur faut une organisation et cela se fait avec une parfaite communication. Chez les abeilles, cette communication se fait de 3 façons différentes. Elles  peuvent ainsi utiliser la phéromone, une substance chimique sécrétée par les abeilles selon les situations. Elles peuvent aussi se communiquer par contact physique par le biais des antennes. Mais la communication peut se faire également de façon symbolique avec la danse des abeilles.

Il existe plusieurs types de phéromones selon les situations. Il y a ce qu’on appelle les phéromones de reproduction ou phéromones sexuelles qui sont sécrétées par les faux-bourdons pour attirer la reine et ses progénitures pour entamer la course afin de pouvoir s’accoupler avec elle. Il y a les phéromones d’alarme et d’attaque qui permettent de reconnaître un intrus et de protéger la ruche. Il y a les phéromones de marquage permettant de repérer le chemin menant à la ruche. Il y a les phéromones pour la cohésion sociale de la population de la ruche. Enfin, il y a les phéromones de butinage servant à réguler les agissements des jeunes abeilles lors de l’approvisionnement en pollen, en eau et en nectar.

La danse des abeilles

La danse des abeilles est une sorte de langage que les abeilles adoptent pour se communiquer. L’orientation est importante pour l’abeille afin de retrouver son chemin. C’est une capacité innée que l’abeille s’acquiert dès le premier jour de sa vie. Les abeilles, quand elles atteignent 5 jours et entament leur premier vol dehors, elles doivent « marquer » leur chemin et reconnaître leur ruche en faisant des mouvements circulaires des plus petits en plus grands. C’est ainsi qu’elles essaient de mémoriser l’orientation et le volume de la ruche, ainsi que son entourage c’est-à-dire le paysage environnant, les odeurs et les couleurs. C’est également le cas quand la butineuse essaie de mémoriser la source de nourriture quand elle fait la provision.

Les abeilles enregistrent les données avec leurs deux sens : le visuel et l’odorat. Elles mémorisent ainsi les fleurs avec leurs couleurs et avec leur parfum. Dans le cas où l’endroit à butiner se trouve loin de la ruche, les abeilles utiliseront le paysage et le repère solaire. Il suffit d’une petite partie de lumière offerte par le ciel pour qu’elles puissent retrouver les fleurs à butiner. Quand les nuages couvrent le ciel, les abeilles ne s’aventurent pas dans des terrains trop loin et puisent leurs provisions dans les environs. Toutefois, les abeilles reconnaissent les fleurs à butiner en ayant laissé dessus des marques odorantes grâce à leur glande de Nassonoff.

La danse des abeilles se caractérise par un frétillement. Une danse formant un « huit » est adoptée par les abeilles quand la source de nourriture se trouve au-delà des 50 mètres environ. L’angle formé à partir de la partie centrale du « huit » et la verticale sera assimilé à l’angle que forment le soleil, la ruche et la source. Cela permet aux abeilles de trouver la direction pour atteindre les fleurs qui se trouvent un peu éloignées de la ruche.

Une danse en simple rond se fera avec la verticale, sous un rayon de cire et permet de reconnaître une source de nourritures se trouvant à moins de 50 mètres de la ruche et évalue la distance à parcourir. On reconnaît également la danse grâce au nombre de mouvements  que l’abeille exécute. Si elle « valse » 10 fois pendant 15 secondes, cela indique que les provisions se trouvent à environ 100 mètres de la ruche. Si l’abeille oscille seulement 4 fois pendant ces 15 secondes, les fleurs à butiner se trouvent alors à plus de 1500 mètres. On constate alors que les abeilles frétillent moins quand la source de nourritures se trouve beaucoup plus loin, et vice-versa.

Les abeilles sont dotées d’une très grande capacité au niveau des sens. Elles arrivent à reconnaître ces mouvements et à capter ces informations, même dans l’obscurité de la ruche. Elles arrivent alors à se communiquer grâce aux bruits des ailes, aux vibrations que cela engendre sur les rayons. Les informations se transmettent également par des signes tactiles, mais aussi par les odeurs. Il est alors prouvé que les abeilles, pendant qu’elles opèrent la danse, émettent 4 odeurs différentes. C’est ainsi que les phéromones entrent en jeu pour que, chimiquement, l’information passe.

Voir aussi :