Un essaim d’abeilles est un lieu où se rassemblent toutes les colonies. On parle simplement d’essaim quand il s’agit d’un groupement de nombreux insectes de la même famille, voir une colonie d’insectes. Le phénomène nommé nuées ou tempêtes d’insectes n’a pas directement de liaison avec la météo, mais elles dépendent des saisons. Elles se produisent lorsque des populations d’insectes n’arrivent pas à subvenir à leur besoin alimentaire. Pour être un bon apiculteur, découvrez dans cet article tout ce qu’il faut savoir sur l’essaim d’abeilles.

L’essaimage des abeilles

Les abeilles font parties des espèces les plus connues qui pratiquent l’essaimage. Lors de ce processus, la colonie se sépare, il y en a qui reste dans la ruche et d’autres qui quittent le lieu habituel en suivant la reine. Lorsque les abeilles essaiment, elles constituent une sorte de boule et s’installent dans un endroit donné, comme au creux d’un morceau de bois ou sous une cheminée. La période d’essaimage est le meilleur moment pour les piéger.

Pourquoi un essaim d’abeille se forme ?

Comme nous l’avons brièvement évoqué, l’essaimage se produit lorsque la ruche devient trop peuplée. Dans ce cas-là, une partie de la population, accompagnée de la reine, décide de quitter le nid. À savoir que le reste de la colonie a anticipé ce départ. La future reine a déjà été élevée, elle est d’ailleurs sur le point de naître au moment du départ des autres abeilles.

Chez les abeilles, certaines ont des rôles précis. On connaît notamment les ouvrières et les reines, aussi appelées la mère pondeuse. Cette dernière émet 2 types de phéromones pour communiquer avec le reste de ses congénères :

  • Acide 9-céto-2-décènoïque : sécrété par les glandes mandibulaires. Il sert à attirer les faux-bourdons pendant le vol nuptial. Il sert également à indiquer aux ouvrières les tâches à effectuer.
  • Méthyle-4-hydrobenzoate : produit par les glandes épidermiques. Celle-ci permet d’indiquer aux abeilles que la mère pondeuse est en bonne santé et bien présente dans la ruche. Ainsi, elles ne vont pas chercher à élever une remplaçante pour la ruche.

Mais parfois, il peut arriver que cette deuxième phéromone soit « défaillante ». Les ouvrières pensent alors que la reine est partie ou en mauvaise santé. Elles sont alors prises de ce que l’on appelle une « fièvre d’essaimage ». 

En réaction à cette défaillance, les ouvrières se mettent à élever de nouvelles cellules royales. Celles-ci serviront à accueillir de nouvelles reines. Si ces cellules peuvent se trouver partout dans les ruches, elles sont le plus souvent situées en bordure des cadres.

Ce processus entièrement naturel est bénéfique pour le groupe. En effet, il permet de régénérer et multiplier la population.

Comment repérer une colonie d’abeilles ?

La chasse des colonies sauvages d’abeilles était pratiquée durant la préhistoire. Nos ancêtres les pillaient afin de profiter d’un bon miel tout sucré. Leurs techniques ont été transmises de génération en génération. Actuellement, peu d’apiculteurs procèdent ainsi, ils ne font que les récupérer après qu’elles leur aient été signalées.

Afin de pouvoir accueillir un essaim sauvage chez soi, il faut d’abord repérer une colonie sauvage d’où sortira l’essaim que vous essayerez de capturer. De cette façon, vous obtiendrez une souche ayant subi avec succès les rigueurs de la sélection naturelle. D’après une étude américaine menée en 1970, c’est-à-dire avant le varroa et les insecticides néonicotinoïdes, 78 % des essaims sauvages ne survivent pas au premier hiver, même si une bonne partie d’entre eux proviennent des ruches. Ils sont alors de souches d’élevages, et par conséquent, ils ont une difficulté à survivre sans soins.

Ainsi, vous vous demandez comment trouver votre bonheur, la réponse est simple, il faut se fier au bouche-à-oreille. Informez votre entourage de votre intérêt pour les abeilles sauvages. Il y aura certainement quelqu’un qui va vous dire qu’il en connaît un, dans telle  cheminée ou dans un vieil arbre de tel bois.

Comment reconnaitre un essaim ?

Pour savoir s’il s’agit d’un essaim, il faut connaitre les particularités des abeilles. En fait, une abeille domestique mesure entre 11 à 13 mm. Elle a un corps trapu et velu. Elle est vraiment remarquable avec son abdomen ligné de bandes noires. L’espace entre ses rayures varie en fonction des espèces et des hybridations. Donc elles peuvent être brun foncé ou bien jaune.

Il est important de savoir distinguer un essaim d’un nid. Lorsqu’on parle d’essaim, il faut avoir en tête qu’il s’agit d’une boule compacte d’abeille qui vient d’une ruche surpeuplée. Vous saurez que c’est un essaim si vous voyez une groupe d’abeilles qui se rassemble autour d’une reine. Pendant quelques heures, les abeilles sont toute douces puisqu’elles ont un estomac rempli de miel. Mais, n’essayez surtout pas de le faire partir pour votre sécurité et pour celle des abeilles. Si vous voyez un essaim d’abeilles, que ce soit un essaim naturel ou bien un essaim artificiel, et que vous n’avez aucune expérience en la matière, il est préférable de contacter au plus vite un apiculteur qui pourra capturer un essaim afin de le mettre dans une ruche.

En général, le lieu choisi par l’essaim est provisoire. Si aucun apiculteur n’intervient ensuite, les abeilles vont effectuer le reste du processus par ses propres moyens pour une durée de 1 à 4 jours. Dès qu’elles arrivent dans leur habitat définitif, elles se mettent aussitôt au travail et fabriquent un nid muni de rayons parallèles en cire. Dans le cas où elles ne sont pas récupérées à temps, elles risqueront de se trouver dans un endroit indésirable comme dans une cheminée ou dans un arrière d’un volet et elles vont devenir agressives et difficiles d’accès.

Comment savoir s’il y a une reine dans un essaim ?

Certains détails ne trompent pas. Par exemple, observez la zone de couvain. Si vous apercevez des œufs (un œuf par cellule, généralement collé au fond de la cellule), cela signifie qu’une reine était présente au cours des 3 derniers jours.

De même, si des preuves d’autres stades de couvain sont présentes dans la ruche, cela indique sa présence.  Enfin, en l’absence de reine, les ouvrières sont nerveuses et ne savent pas vraiment quoi faire. Ces groupes sont également plus agressifs.

Encore une fois, en cas de doute n’hésitez pas à demander l’avis de professionnels du domaine apicole. Ainsi, vous êtes sûr de ne commettre aucune erreur de jugement.

Quelle est la différence entre un nid de guêpes et un nid d’abeille ?

Nous sommes nombreux à avoir du mal à faire la différence entre les deux. Pourtant il est important de faire la distinction pour savoir comment réagir. Voici quelques détails qui vous mettront sur la piste, et vous aideront à faire la différence entre l’habitat des guêpes et celui des abeilles.

Tout d’abord, il faut se pencher sur l’apparence physique de l’animal. Si les deux espèces sont similaires, il existe quand même des différences sur leur corps :

  • Le corps de l’abeille est plutôt rond et poilu, de couleur plutôt pâle
  • Le corps des guêpes est plus fin, avec des couleurs plus criardes

Si vous ne souhaitez pas vous approcher au point de voir le corps de l’animal, il est possible de distinguer les espèces selon leur habitat :

  • Nid d’abeille : il est souvent plat et les alvéoles sont toujours visibles (et ce, quel que soit le stade de développement). On peut parfois voir la cire ou le miel. Il est aussi possible d’apercevoir des abeilles à la surface, car celui-ci n’est pas fermé.
  • Nid de guêpes : ressemble souvent à un amas gris de papier mâché. Souvent de forme ronde, on peut apercevoir les alvéoles au début du développement. Puis, il devient hermétique avec seulement un point d’entrée une fois entièrement fini. Si vous pouvez apercevoir des guêpes entrer et sortir, vous ne verrez pas un amoncellement de guêpes.

Enfin la localisation devrait vous renseigner sur l’espèce qui y vit. En effet, les guêpes ont tendance à s’installer dans des endroits peu abrités. Comme par exemple dans une toiture, dans les arbres ou même sur le sol.

À l’inverse, les abeilles chercheront à installer leur maison dans des endroits très cachés. Comme par exemple dans la cavité d’un arbre, derrière le volet de la maison ou encore dans une ruche.

En prenant compte de ces détails, vous devriez être en mesure de faire la différence entre les nids des différentes espèces. En cas de doute, n’hésitez pas à demander l’avis de professionnels.

Que faire face à l’essaim d’abeilles ?

L’idéal est de toujours garder son calme. Puis il faut appeler un apiculteur afin qu’il puisse attirer l’essaim pour ensuite le récupérer. Ainsi, son cheptel sera bien enrichi. De nombreux professionnels cherchent régulièrement de nouveaux spécimens. Vous leur rendez un service en les alertant de la présence de spécimens dans un lieu proche d’eux. Si le groupe est présent depuis une semaine ou plus, l’habitat est certainement déjà riche en miel. Il sera en sécurité sous la main d’un professionnel qui possède le savoir-faire en apiculture.

Quelquefois, les essaims aiment rester dans des endroits difficilement accessibles tels que les hautes branches. Mais, lorsqu’il y a une personne qui souffre d’allergies chez vous, ou si votre maison se trouve près d’une école ou d’un service, il ne sera pas nécessaire d’appeler les pompiers pour l’enlever. Par contre, vous pouvez contacter des professionnels qui pourront s’en charger.

Les précautions nécessaires en présence d’un essaim

Lorsque vous appelez un apiculteur pour s’occuper de l’essaim, il est préférable qu’il intervienne dans la soirée. En effet, c’est le moment où les abeilles ne sont pas vraiment agitées. En fait, à cet instant, la température est moins élevée et les abeilles ont tendance à se regrouper pour affronter la nuit. Aussi, il faut éviter de courir si vous vous trouvez à côté d’un essaim d’abeilles ou bien se promener les cheveux en l’air, car vous risquez de piéger une abeille dans votre chevelure. Soyez toujours vigilant, fermez les portes et fenêtres, éloignez les enfants de l’essaim. Au cas où vous êtes poursuivi par une abeille, ne bougez pas, essayez de vous fondre dans le décor, ainsi elle sera beaucoup plus calme.

Comment savoir si un essaim est mort ?

Vous avez trouvé un essaim à proximité de votre maison ou dans votre jardin ? Vous n’osez pas vous approchez de peur d’énerver ses habitants ? Voici les détails à observer pour s’assurer que les essaims sont bien morts.

Tout d’abord, il faut observer l’activité autour de la zone. Les hordes d’abeilles sont généralement très actives. Si vous voyez peu de mouvements, ou si vous ne voyez aucune pelote de pollen sortir, alors il y a un dysfonctionnement.

Bien sûr, la présence d’une abeille (ou plusieurs) morte à proximité est révélatrice d’un problème. Rappelez-vous nous avons mentionné qu’un essaim part en général au bout de 1 à 4 jours. Si au bout de 4 jours, il est toujours présent, il y a de grandes chances que la reine soit morte, et donc le groupe avec.

En cas de doute, vous pouvez toujours demander l’avis de professionnels de l’apiculture. Ils sauront rapidement identifier si les essaims sont morts ou encore en activité.

L’avantage d’avoir un essaim d’abeilles

Pour un apiculteur, le fait de trouver un essaim est un réel plaisir puisqu’il connait le potentiel de ces bitumeuses. Auparavant, les pompiers neutralisaient les essaims quand quelqu’un qui en faisait la découverte les appelle. Mais en sachant l’importance des abeilles dans l’équilibre de l’écosystème, cette neutralisation d’essaim n’est plus pratiquée. Les abeilles sont des espèces protégées, les essaims ne doivent pas être détruits à moins qu’ils ne se trouvent dans des sites publics tels que les écoles.

Quel est le prix d’un essaim d’abeilles ?

Vous aimeriez installer une ruche dans votre jardin mais vous ne savez pas comment faire ? Vous ne savez pas comment vous y prendre pour récupérer un essaim ? Ne vous faites aucun souci, il est tout à fait possible d’en acheter.

Voici les prix à titre indicatif des différents essaims qu’il est possible d’acheter :

  • Ruchette avec 5 cadres : 160 € pour des abeilles noires. 180 € pour les abeilles Buckfast. Ce sont généralement des essaims hivernés. Pour information un essaim hiverné désigne un essaim dont la reine a passé un hiver dans des ruchers avant d’être mis à la vente.
  • Paquet d’abeilles : entre 110 et 140 euros (hors frais de livraison éventuels).
  • Essaim de l’année : généralement sur 5 cadres. Comptez environ 150 euros pour les essaims de l’année.
  • Ruche seule (complète) : entre 90 euros et 150 euros.
  • Ruches avec essaims : comptez entre 250 euros et 700 euros pour une ruche et son essaim.

Il est aussi possible d’acheter uniquement des reines, soit fécondées soit vierges. Voici les prix de vente indicatifs :

  • Reine vierge : de 10 à 20 reines environ 12 euros. Pour plus de 20 reines, comptez autour de 11 euros.
  • Reine fécondée : environ 35 euros pour 10 à 20 reines fécondées. Une trentaine d’euros pour 20 reines et plus.

Comme pour les reines, il est possible d’acheter des cellules royales. Attention, il est généralement impossible d’acheter une cellule royale à l’unité. Les lots de 10 cellules royales sont vendus à un prix unitaire de 7 euros.

Bien sûr à ces prix, il faut ajouter le reste du matériel nécessaire pour l’élevage. Comme par exemple la combinaison d’apiculture, des hausses, des cadres, l’enfumoir…

Pour rappel, ces prix sont indicatifs, n’hésitez pas à vous renseigner auprès des apiculteurs de votre région. Ou si vous avez une expérience apicole, capturez directement un essaim sauvage, cela ne vous coûtera rien !

A lire aussi :